Focus sur les ateliers de marche de Dialogue & Solidarité

Si l’association s’est attardée sur le développement de cette activité, ce n’est pas par hasard !

En effet, ces moments de rencontre ont de nombreuses vertus. Ils peuvent être l’occasion de rendre hommage au défunt, ils permettent à des personnes endeuillées d’être visible dans une société qui censure la place de la mort, mais également de s’autonomiser en tant qu’individu ou encore de faciliter la verbalisation et canaliser ses émotions.

Un rite symbolique de libération ou rendre hommage

Les ateliers de marche sont des moments qui permettent aux personnes veuves et veufs de rendre hommage à leur défunt conjoint.

Nous connaissons l’importance de l’instauration des rituels dans un processus de deuil. Les rituels sont des moments que l’on partage avec les autres, remplis de symboles (faire vivre des photos dans la maison, visiter le cimetière, planter un arbre, faire un voyage au nom du défunt…).

S’autoriser ces moments collectifs de marche à pied permet d’endiguer la douleur de la perte et l’angoisse de la mort.

Être visible et occuper l’espace

Nous vivons dans une société où l’on nie l’existence de la mort. Pour démystifier ce sujet, Dialogue & Solidarité va à l’encontre de cette tendance.

Au lieu de cacher et de taire la perte d’un proche, les ateliers de marche sont initiés dans des lieux publics. Les ateliers de marche sont des instants de vie où les bénéficiaires se retrouvent hors des murs de l’association.

Les intervenants de l’association choisissent souvent des lieux bordés de verdure comme des jardins publics ou des plans d’eaux en plein centre des villes.

S’autonomiser en tant qu’individu

Ces moments collectifs permettent de s’autonomiser en tant qu’individu. Lorsque la personne endeuillée perd son conjoint, elle se retrouve avec une systémie du quotidien à retravailler. Lorsque l’on a vécu en couple, il est parfois compliqué d’être au clair avec ses goûts, avec qui nous sommes et comment nous souhaitons vivre cette épreuve.

L’atelier de marche permet d’avoir un rendez-vous pour soi, afin de cheminer sur son nouveau statut. Ces temps de marche permettent à de nombreuses personnes d’élaborer sur le plan psychique et d’améliorer leurs capacités cognitives en tenant un dialogue avec d’autres personnes.

Faire corps et créer une communauté

Face au deuil, nous sommes confrontés à un sentiment de solitude intense. Ce sentiment est intrinsèquement lié au degré de proximité avec le défunt.

Le groupe de marche est une expérience sociale, un moment en groupe. Ces moments de marche permettent de rétablir ou de préserver l’intégration sociale. Ils permettent parfois d’éprouver le sentiment de faire partie de quelque chose, le sentiment de ne pas être seul dans sa réalité, comme un sentiment d’affiliation.

Les ateliers de marche sont des moments conviviaux où l’on peut créer des liens plus rapprochés, plus profonds.

Faciliter la verbalisation et canaliser les émotions de façon positive

Lorsque nous perdons notre partenaire de vie, nous faisons face à une période de chagrin. Le processus de deuil nous amène à développer une coloration dépressive : une morosité de l’humeur, un isolement important, des difficultés d’endormissement, une perte d’élan de vie…

La marche a de nombreuses vertus puisqu’elle met l’esprit en mouvement rapidement, atténue les sentiments négatifs et élargit nos horizons face aux problèmes qui nous tourmentent. Elle favorise la verbalisation et amène au changement.

Dans une société où tout va vite, où l’injonction est renvoyée aux personnes endeuillées d’aller mieux rapidement, l’atelier de marche se présente comme un acte engagé qui privilégie le respect du rythme de marche de chacun et plus largement le rythme de vie.